Paiement par mandat administratif : comment être payé dans la fonction publique ?

Paiement par mandat administratif : comment être payé dans la fonction publique ?
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Vous fournissez des services à des organismes publics et vous vous demandez comment optimiser votre paiement par mandat administratif ? Ce processus spécifique à la comptabilité publique nécessite une compréhension précise du circuit de validation et des documents requis. Vous découvrirez le fonctionnement détaillé de cette procédure, les étapes clés via Chorus Pro, ainsi que les bonnes pratiques pour éviter les retards de règlement et les pénalités financières associées.

Ce qu'il faut retenir :

📝 Définition claire
Le mandat administratif est un ordre de paiement réservé aux organismes publics, garantissant la sécurité et la traçabilité des dépenses.
Vous comprenez que ce dispositif sécurise vos paiements publics en séparant engagement et paiement, avec des mentions obligatoires pour éviter les erreurs.
🚀 Processus numérique
La dématérialisation via Chorus Pro facilite la gestion, la transmission et la validation des factures et mandats.
Vous utilisez Chorus Pro pour transmettre vos factures, vérifier leur conformité, et suivre le déroulement du paiement efficacement.
🔍 Contrôles stricts
Les contrôles automatiques garantissent la cohérence des données et évitent les rejets ou retards.
Vous vous assurez que chaque facture respecte les standards pour éviter les refus ou retards dans le traitement du paiement.
⏱️ Délais réglementaires
Les paiements doivent être effectués dans un délai maximum de 30 jours après réception conforme.
Vous pouvez suivre l'avancement du paiement pour respecter ces délais et éviter des pénalités financières.
⚠️ Risques et pénalités
Les retards entraînent des intérêts moratoires, augmentant le coût total pour la collectivité.
Vous veillez à respecter les délais pour limiter les pénalités et préserver la relation avec vos partenaires publics.

📝 Qu’est-ce qu’un mandat administratif et comment il fonctionne

Le paiement par mandat administratif constitue un mode de règlement exclusivement réservé aux organismes publics français. Ce système permet aux administrations de l’État, collectivités territoriales et établissements publics d’effectuer leurs achats de biens et services dans le cadre de la comptabilité publique. Le mandat administratif se matérialise par un ordre de paiement donné par l’ordonnateur au comptable public pour régler une dépense spécifique.

Cette procédure repose sur le principe fondamental de séparation des pouvoirs entre l’ordonnateur et le comptable public. L’ordonnateur, qui peut être un maire, un directeur d’établissement ou tout responsable habilité, décide de la dépense et signe le mandat administratif. Le comptable public vérifie la régularité de l’opération et procède au paiement par virement une fois toutes les pièces justificatives réunies.

💡 Le mandat administratif est un ordre formel donné par un responsable habilité pour engager une dépense publique, garantissant la séparation des fonctions entre l’engagement et le paiement.

Définition juridique et objectif

Le mandat administratif correspond juridiquement à l’ordre donné par l’ordonnateur au comptable public d’exécuter une dépense dans le cadre de la comptabilité publique, conformément au Code des finances publiques, articles L1611-1 et suivants. Ce dispositif garantit la sécurisation des deniers publics et assure une traçabilité complète des flux financiers. Seuls les organismes publics français peuvent utiliser ce mode de paiement, toujours libellé en euros.

L’objectif principal réside dans la séparation des fonctions entre celui qui engage la dépense (ordonnateur) et celui qui paie (comptable public). Cette séparation constitue un garde-fou contre les fraudes et garantit la sécurité juridique et financière des achats publics. Le mandat administratif doit obligatoirement comporter plusieurs mentions : le numéro d’engagement ou de marché, la dénomination complète et l’adresse du créancier avec sa forme juridique, l’adresse de facturation et de livraison de l’acheteur, ainsi que l’objet précis de la dépense.

💡 La plateforme Chorus Pro permet la dématérialisation du circuit de paiement, en assurant des contrôles automatiques et une traçabilité optimale des documents.

Acteurs impliqués et rôle de la trésorerie

L’ordonnateur assume la responsabilité du choix du fournisseur, de la création du bon de commande et de l’engagement budgétaire. Il valide la conformité entre la facture reçue et la commande passée, puis émet le mandat administratif signé qu’il transmet au comptable public. Ce dernier effectue les contrôles de régularité, vérifie l’existence des crédits budgétaires et enregistre l’opération en comptabilité avant transmission à la trésorerie.

La trésorerie, généralement rattachée à la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP), exécute techniquement le virement vers le créancier. Elle tient les comptes publics et s’assure du respect des délais réglementaires de paiement. Les interactions entre ces trois acteurs s’organisent selon un calendrier précis : transmission du mandat sous 48 heures, vérification comptable sous 5 jours ouvrés, et exécution du virement dans les 30 jours suivant la réception de la facture conforme.

📝 Les étapes clés et documents requis pour un paiement par mandat administratif

Le processus de paiement par mandat administratif suit un circuit bien défini nécessitant la coordination entre le fournisseur, l’ordonnateur et le comptable public. Chaque étape requiert des documents spécifiques et le respect de délais précis pour garantir la fluidité du règlement. La dématérialisation via Chorus Pro a modernisé cette procédure tout en conservant les contrôles essentiels.

Étape Acteur principal Documents requis
Saisie et transmission facture Fournisseur Facture électronique, SIRET, numéro engagement
Validation budgétaire Ordonnateur Bon de commande, crédits budgétaires, mandat signé
Contrôle et paiement Comptable public Pièces justificatives, contrôles réglementaires

Saisie et transmission de la facture via Chorus Pro

Le fournisseur doit créer un compte sur Chorus Pro et saisir sa facture au format électronique en respectant les standards définis. La facture doit obligatoirement mentionner le numéro d’engagement fourni par l’administration, le numéro SIRET de la structure publique destinataire, ainsi que le code service correspondant au département émetteur de la commande. L’adresse de facturation et l’adresse de livraison doivent correspondre exactement aux informations de l’organisme public.

La plateforme effectue des contrôles automatiques sur le format de la facture, la cohérence des montants TTC et HT, ainsi que la présence des pièces jointes obligatoires. Les bonnes pratiques recommandent de nommer clairement les fichiers joints en incluant le numéro de commande et la date. Une facture mal renseignée sera automatiquement rejetée, retardant d’autant le processus de règlement par virement.

Validation budgétaire et émission du mandat administratif

L’ordonnateur bloque les crédits correspondants dans l’outil de gestion budgétaire de la collectivité et vérifie l’adéquation entre la facture reçue, le bon de commande initial et l’engagement budgétaire voté. Cette phase de contrôle permet de s’assurer que la dépense respecte les autorisations budgétaires et correspond exactement aux produits ou services commandés.

💡 Lors de la saisie de la facture sur Chorus Pro, il est crucial de respecter le format électronique, d’inclure le numéro d’engagement, et de nommer clairement les fichiers pour éviter leur rejet.

Une fois ces vérifications effectuées, l’ordonnateur génère le mandat administratif avec attribution d’un numéro unique de référence. Ce document, signé par l’ordonnateur, constitue l’ordre formel de paiement adressé au comptable public. La signature peut être manuscrite ou électronique selon les modalités définies par la structure publique concernée.

Transmission à la trésorerie et suivi du paiement

Le comptable public réceptionne le mandat signé accompagné de toutes les pièces justificatives et procède aux vérifications réglementaires. Il contrôle la disponibilité des crédits budgétaires, la régularité formelle des documents et l’exactitude des calculs. Après enregistrement comptable de l’opération, il transmet l’ordre de virement à la trésorerie.

La trésorerie exécute le virement dans un délai maximum de 30 jours calendaires à compter de la date de réception de la facture conforme, conformément au décret n° 2007-1601. Le suivi peut s’effectuer sur Chorus Pro ou dans le référentiel comptable interne, permettant au créancier de connaître précisément le statut de son paiement et la date prévisionnelle de règlement.

⚠️ Points de vigilance : pénalités, litiges et délais

Le respect des délais constitue un enjeu majeur du paiement par mandat administratif, car les retards peuvent engendrer des conséquences financières significatives pour les administrations publiques. La réglementation impose des délais stricts : 30 jours pour l’État et ses établissements publics, variables selon les règlements intérieurs pour les collectivités territoriales, tous deux définis par le Code des finances publiques.

Les litiges peuvent survenir à différentes étapes du processus, nécessitant une approche méthodique pour leur résolution. La conservation de tous les documents (bons de commande, factures, échanges de courriers électroniques) s’avère indispensable pour étayer toute réclamation. En cas de désaccord persistant, plusieurs voies de recours existent selon une hiérarchie bien définie.

💡 Le délai maximal pour exécuter un paiement par virement après réception d’une facture conforme est de 30 jours calendaires, un délai réglementaire strict pour garantir la fluidité du processus.

Pénalités de retard et conséquences financières

Les intérêts moratoires se calculent selon le taux légal majoré de deux points, appliqué au prorata du nombre de jours de retard à compter du premier jour suivant l’échéance réglementaire. L’article L1616-6 du Code des finances publiques constitue la base légale de ce dispositif et s’applique automatiquement sans mise en demeure préalable du créancier.

Pour illustrer l’impact financier, une facture de 10 000 euros payée avec 60 jours de retard au lieu des 30 jours réglementaires générera des intérêts moratoires d’environ 41 euros (calcul basé sur un taux de 5% annuel). Ces pénalités de retard s’ajoutent au montant principal et pèsent directement sur le budget de la collectivité publique, pouvant également affecter les relations commerciales avec les fournisseurs habituels.

Gestion des litiges et démarches de recours

La procédure de réclamation suit une progression hiérarchique précise. La première étape consiste en une relance informelle auprès du comptable public avec vérification des pièces justificatives. Si cette démarche demeure infructueuse, une mise en demeure formelle doit être adressée par lettre recommandée avec accusé de réception, précisant les éléments du litige et les montants concernés.

En cas d’échec de ces démarches amiables, le recours hiérarchique s’exerce auprès du ministre de tutelle ou du Trésorier-Payeur Général selon la nature de l’organisme public. Si le désaccord persiste, la saisine du tribunal administratif en contentieux de pleine juridiction constitue l’ultime recours, généralement dans un délai de deux mois à compter de la notification du rejet. Un dossier complet comportant l’ensemble des pièces contractuelles et des échanges sécurise cette procédure de recours et optimise les chances d’obtenir gain de cause.

💡 En cas de retard de paiement, des intérêts moratoires calculés selon le taux légal majoré s’appliquent automatiquement, ce qui peut engendrer des coûts supplémentaires pour l’organisme public.
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