Devenir assistant familial : conditions, démarches et rémunération
Vous envisagez de vous tourner vers l’accompagnement de mineurs en protection de l’enfance ? Devenir assistant familial représente une opportunité professionnelle unique d’accompagner des enfants dans votre propre foyer. Ce métier permet d’allier engagement social et rémunération équivalente au SMIC minimum avec des indemnités complémentaires. Découvrez les conditions d’accès, la procédure d’agrément et la formation obligatoire, ainsi que les réalités du quotidien de cette profession particulière qui transforme votre domicile en lieu d’accueil protecteur.
Ce qu'il faut retenir :
| 🛡️ Sécurité & Bien-être | Vous devez garantir la sécurité, la santé et l’épanouissement physique, intellectuel et affectif des enfants accueillis dans votre foyer, en respectant des critères stricts évalués par les services départementaux. |
| 🎓 Formation & Obligations | Aucune formation initiale n’est requise pour commencer, mais une formation continue et un stage préalable sont obligatoires pour renforcer vos compétences et accompagner efficacement les enfants. |
| 💰 Rémunération & Indemnités | Vous percevez un salaire au minimum équivalent au SMIC, avec des indemnités d’entretien et des majorations possibles selon la situation et le nombre d’enfants accueillis. |
| 📜 Obtention de l’agrément | L’agrément, délivré par le département après une instruction de 4 mois, vous autorise à accueillir jusqu’à 3 enfants, renouvelable tous les 5 ans, sous conditions de vérifications et d’entretien. |
| 🤝 Soutien Professionnel | Vous bénéficiez d’un accompagnement par une équipe pluridisciplinaire (psychologues, éducateurs) pour gérer les situations complexes et assurer le suivi des enfants. |
| 🧩 Défis Quotidiens | Vous faites face à des situations variées et parfois chaotiques, avec la nécessité de s’adapter à chaque enfant et de gérer la relation avec les familles d’origine, tout en maintenant l’autorité éducative. |
| 🌟 Reconnaissance & Soutien | Le métier est encadré par des textes spécifiques, avec un réseau de solidarité entre assistants familiaux, renforcé par des réunions et échanges professionnels réguliers. |
Sommaire :
🤝 Conditions et critères pour exercer comme assistant familial
Accueillir un enfant ou un jeune chez soi nécessite de répondre à des conditions précises établies par les services du département. L’assistant familial accueille à son domicile, moyennant rémunération, des enfants de 0 à 21 ans confiés par les services de protection de l’enfance. Ce métier de salarié nécessite un agrément délivré par les services départementaux, valide pour une durée de 5 ans renouvelable.
Les critères d’éligibilité obligatoires comprennent la nationalité française, être citoyen de l’Espace Économique Européen ou disposer d’un titre de séjour autorisant l’exercice d’une activité professionnelle. Votre casier judiciaire ne doit présenter aucune condamnation en relation avec des enfants, et un certificat médical attestant que votre état de santé vous permet d’accueillir des enfants reste exigé.
Vos conditions d’accueil doivent garantir la sécurité, la santé et l’épanouissement physique, intellectuel et affectif des enfants accueillis. Le service PMI du département vérifie également que vous maîtrisez le français et utilise une grille de critères pour évaluer votre capacité à vous occuper d’un enfant dans votre cadre familial.
Âge, formation et statut requis
Contrairement aux idées reçues, devenir assistant familial ne nécessite pas de formation initiale ni de diplôme spécifique pour s’engager dans la démarche d’agrément. Cette orientation professionnelle peut intervenir à différents moments d’une vie professionnelle, notamment lorsque vos propres enfants ont grandi et vous permettent davantage de disponibilité. Aucune limite d’âge n’est fixée, et la composition de votre famille (célibataire, en couple, avec ou sans enfants) ne constitue pas un obstacle.
L’assistant familial bénéficie du statut de salarié des services du département ou d’une association d’aide à l’enfance, mais ne relève pas du droit du travail habituel. Votre activité est encadrée par des règles spécifiques adaptées à la nature particulière de votre mission, avec un contrat signé avec le conseil départemental définissant les conditions d’accueil des enfants.
Différences avec une famille d’accueil de la PJJ
Il ne faut pas confondre l’assistant familial avec les familles d’accueil de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ). L’assistant familial accueille des mineurs en difficulté dans le cadre de l’aide sociale à l’enfance (ASE), tandis que les familles d’accueil PJJ hébergent des adolescents en conflit avec la loi pour des mesures éducatives judiciaires.
Les familles d’accueil PJJ perçoivent une indemnité journalière de 45 € nets d’impôts avec une prise en charge des frais annexes, alors que les assistants familiaux bénéficient d’un salaire mensuel équivalent au SMIC minimum avec des indemnités d’entretien complémentaires. Le public accueilli et les objectifs diffèrent, avec la PJJ qui vise la réinsertion judiciaire quand l’ASE se concentre sur la protection de l’enfance.
📜 Le processus d’agrément et les obligations légales
L’obtention de l’agrément constitue l’étape fondamentale pour devenir assistant familial. Cette autorisation administrative délivrée par le conseil départemental s’obtient après une procédure d’instruction complète menée par le service de protection maternelle et infantile (PMI). La demande d’agrément peut être déposée en mains propres ou envoyée par courrier recommandé avec accusé de réception auprès des services de votre département.
Le dossier de demande comprend un formulaire officiel et un certificat médical attestant que votre état de santé permet d’accueillir des enfants. Les services du département demandent directement l’extrait du casier judiciaire des majeurs vivant à votre domicile, vous ne pouvez pas le solliciter vous-même. Si votre dossier présente des pièces manquantes, le service destinataire vous en informe dans les 15 jours suivant réception.
Les étapes clés de la demande d’agrément
L’instruction de votre demande d’agrément s’étale sur une durée maximum de 4 mois après réception de votre dossier complet. Cette période comprend l’étude approfondie de votre dossier, un ou plusieurs entretiens avec vous et une ou plusieurs visites à votre domicile menées par les professionnels du service PMI.
Le service utilise une grille de critères précise pour vérifier que vous remplissez les conditions d’agrément et évalue vos capacités à accueillir un enfant. L’agrément vous est accordé si vos conditions d’accueil garantissent la sécurité, la santé et l’épanouissement des enfants accueillis. La décision vous est notifiée dans les 4 mois, et l’absence de réponse dans ce délai équivaut à un accord tacite avec envoi d’une attestation d’agrément.
La décision d’agrément précise le nombre de mineurs et jeunes majeurs de moins de 21 ans que vous pouvez accueillir simultanément, limité à 3 enfants sauf autorisation exceptionnelle. L’agrément est valide 5 ans et vous devez en demander le renouvellement au moins 3 mois avant son échéance selon la même procédure que la demande initiale.
Exigences légales et formation continue
Une fois votre agrément obtenu et votre contrat signé avec l’employeur, vous devez suivre un parcours de formation obligatoire. Dans les 2 mois précédant l’accueil du premier enfant, l’assistant familial bénéficie d’un stage préparatoire de 60 heures organisé et financé par votre employeur pour vous préparer aux réalités du métier.
Dans un délai de 3 ans après la signature du premier contrat de travail, vous devez suivre une formation de 300 heures dispensée en alternance sur une période de 18 à 24 mois. Cette formation approfondie permet d’acquérir les compétences nécessaires pour accompagner les enfants dans leur developement. L’employeur organise et finance entièrement cette formation continue, et vous pouvez choisir de passer le Diplôme d’État d’Assistant Familial à l’issue de cette formation.
Les professionnels titulaires d’un diplôme d’auxiliaire de puériculture, d’éducateur de jeunes enfants, d’éducateur spécialisé ou de puéricultrice sont dispensés de cette formation obligatoire. Votre métier ne dépend d’aucune convention collective nationale et les règles sont fixées par des textes spécifiques à votre activité professionnelle, parfois complétés par des décisions locales prises par votre employeur public.
💼 Rémunération, soutien et réalités du quotidien
L’assistant familial bénéficie d’un statut de salarié avec une rémunération calculée en fonction du nombre d’enfants accueillis et de la durée de leur présence. Chaque département fixe la rémunération des assistants familiaux par délibération, dans le respect des minima légaux établis. La rémunération minimale pour un enfant équivaut au moins au SMIC mensuel (1 801,80 €), dont il faut déduire les cotisations sociales, à laquelle s’ajoute l’indemnité complémentaire appelée indemnité d’entretien.
Les parts correspondant à chaque accueil supplémentaire ne peuvent être inférieures à 70 fois le SMIC horaire (831,60 €) par mois et par enfant. Des majorations peuvent s’ajouter pour sujétion exceptionnelle en accueil continu ou intermittent, ainsi qu’une indemnité d’accueil d’urgence selon les situations particulières rencontrées.
Salaire moyen, indemnités et aides financières
Le système de rémunération de l’assistant familial se compose de plusieurs éléments complémentaires calculés selon la charge de travail effective. Le salaire de base correspond au SMIC mensuel pour l’accueil d’un premier enfant, auquel s’ajoutent les indemnités d’entretien couvrant les frais liés à l’hébergement, la nourriture et les besoins quotidiens de l’enfant accueilli.
Pour chaque enfant supplémentaire, la rémunération additionnelle garantit un minimum de 831,60 € mensuel, soit 70 fois le taux horaire du SMIC. Cette progressivité permet une juste compensation de l’augmentation de la charge de travail et des responsabilités. Les départements peuvent décider de majorations pour les situations d’accueil d’urgence ou les prises en charge nécessitant une attention particulière, reconnaissant la complexité de certains accompagnements.
Votre statut de salarié vous ouvre droit aux prestations sociales habituelles (sécurité sociale, retraite, chômage) tout en bénéficiant d’un cadre professionnel adapté aux spécificités de l’accueil familial. Le contrat peut être interrompu par vous-même ou par votre employeur sous certaines conditions, avec respect d’un préavis d’un mois dans la plupart des cas.
Accompagnement psychologique et réseau de soutien
L’assistant familial ne travaille jamais seul et bénéficie d’un accompagnement professionnel constant de la part des services de protection de l’enfance. Une équipe de professionnels (éducateurs, psychologues, assistants sociaux) assure le suivi régulier de chaque enfant accueilli et vous soutient dans votre mission quotidienne. Cette collaboration permet d’adapter l’accompagnement aux besoins spécifiques de chaque enfant et de gérer les situations complexes qui peuvent survenir.
Les témoignages d’assistants familiaux expérimentés révèlent l’importance de cet accompagnement professionnel. Eddy, assistante familiale depuis 25 ans, souligne : “Il faut savoir accompagner l’enfant, lui réapprendre les bases éducatives. On n’a pas le droit à l’erreur.” Cette responsabilité importante nécessite un soutien technique et psychologique constant de la part des services.
Les réunions d’information organisées par la cellule agrément permettent d’échanger avec d’autres assistants familiaux et des professionnels des ressources humaines pour mieux comprendre les réalités du métier. Ces rencontres créent un réseau de solidarité professionnel permettant de partager les expériences et de bénéficier des conseils de collègues plus expérimentés.
Défis et contraintes au quotidien
Le métier d’assistant familial présente des défis quotidiens liés à la complexité des situations rencontrées. Michèle, assistante familiale depuis 5 ans, témoigne : “Les enfants ont parfois un parcours chaotique ou des handicaps qui ont des répercussions sur la vie quotidienne. Il faut savoir s’adapter à chaque situation.” Cette adaptabilité permanente nécessite une grande disponibilité et une capacité d’ajustement constante aux besoins évolutifs des enfants.
La gestion de l’autorité parentale constitue un défi particulier, car les parents conservent leurs droits et devoirs vis-à-vis de leurs enfants. Vous devez demander leurs autorisations pour les décisions concernant la vie de l’enfant (consultations médicales, sorties, voyages scolaires), ce qui nécessite une communication régulière avec les familles d’origine et peut générer des tensions relationnelles complexes à gérer.
Patricia, assistante familiale depuis 12 ans, explique : “J’accueille 2 ados, un garçon de 14 ans qui est chez moi depuis 10 ans, et une fille de 16 ans qui vient d’arriver. Des ados, ce n’est pas la même chose que des enfants en bas âge.” L’évolution des besoins selon l’âge des enfants accueillis transforme l’organisation de la vie familiale et nécessite une adaptation constante de votre approche éducative et de votre cadre de vie pour répondre aux attentes spécifiques de chaque tranche d’âge.

